Les histoires issues du fond du temps nous informe des dangers de la nature et des travers de l'homme. Mais elle donne aussi des explications aux mystères, aux phénomènes et comportements. Et bien naturellement, le divertissement est naturellement la plus grande motivation de la narration d'histoires.
Les conteurs sont des narrateurs qui font de leurs histoires une interaction avec leur auditoire. Murray (1997, pp. 188-194) cite le barde qui doit adapter l'histoire en fonction du public. Si le public ne réagit pas favorablement à l'histoire, le conteur doit changer d'approche. Les grandes épopées telles que l'Iliade et l'Odyssée d'Homère sont des récits de bardes, d'aèdes, contés et écrit par eux.
Le passage des récits oraux aux récits écrits a été exprimé notamment par Platon qui exprime une critique de l'écrit. Il s'agit d'une aide la mémoire mais n'est pas une transmission du savoir car vous ne pouvez poser une question à un texte écrit. L'écrit est donc non-dynamique, il ne s'adapte pas aux besoins. Mais cette résilience au changement et cette indépendance aux rapports humains ont participer au développement de l'humanité.
L'introduction de la presse par l'impression à partir du XV°s a permis de rendre les histoires écrites accessibles et de les distribuer plus rapidement. L'éducation et l'alphabétisation, la diffusion des peintures, les allégories architecturales fournissent un support pour l'expression visuelle. Les nouvelles inventions successives comme la presse, la radio, le cinéma, la télévision, l'internet produisent des narrations élaborées et offrent la même histoire sous des angles, des formes et approches différentes.
La majorité des oeuvres littéraires sont des exploitations de voie unique, ergodique (unicursale). Il existe des oeuvres proposant des choix critiques aux lecteurs comme le très ancien livre chinois de divination Yi King, le livre des mutations datant de l'époque Zhou (1027-256 av. J.-C.). Le lecteur dispose de tiges d'achillée millefeuilles ou bien de pièces de monnaies composée de 8 trigrammes et 64 hexagrammes. A partir d'un tirage au sort de chacune des formes est fourni un commentaire bref qui laisse place à l'interprétation. D'autres oeuvres apparaissent à partir de la renaissance (Aarseth 1997, pp. 5-7), celles-ci invitent le lecteur, à jouer, explorer et découvrir des chemins au sein de ces textes.
A partir des années 70, la littérature multicursale commence à s'imposer dan les concepts de littérature ergodique (unicursale) et non ergodique (multicursale). Certaines œuvres comme Pale Fire de Vladimir Nabokov se sont avérées potentiellement être les deux selon le chemin emprunté par le lecteur comme le souligne Aarseth.
L'interactivité est restée en marge des formes d'art comme le théâtre, le cinéma et la télévision. L'avènement des médias numériques a bousculé les formes interactives de la narration. Elles sont apparues dans la fiction hypertexte, les Webisodiques, les films d'animations et surtout les jeux vidéos.